Y-a écrit Google dans mon CV, donc, forcément, j'suis bon !
Parce qu’un stage de trois mois chez Google à Dublin, c’est forcément l’équivalent d’un doctorat en marketing digital. En tout cas, sur LinkedIn.
Tu l’as déjà croisé sur LinkedIn. Il a ce regard intense et ce sourire modeste de mec qui “veut juste partager ce qu’il a appris chez Google”. Il te raconte qu’il a “vu les coulisses”, qu’il “connaît les secrets des algos”, qu’il a compris “la vraie méthode” pour scaler ton business ou ton mindset (au choix). Et pour ne pas trop t’effrayer, il glisse aussi qu’il “ne se prend pas pour un expert”, mais quand même… il a “bossé chez Google”.
Et c’est là que tu comprends que ce n’est plus un CV, c’est une amulette magique. Une invocation divine. Un sortilège marketing. Un logo imprimé sur la face avant de son personal branding, en lettres dorées, flanqué d’une certitude absolue :
“Si j’ai bossé chez Google, c’est que je suis forcément compétent. Point.”
Mais bosser chez Google, ça veut dire quoi ? Qu’on sait coder comme un demi-dieu en hoodie ? Qu’on connaît les mystères du SEO comme Gandalf connaît la Moria ? Qu’on a les numéros de Larry Page dans son téléphone et qu’on peut lui envoyer un SMS “Yo, c’est quoi le prochain update d’algo ?”
Ou est-ce que — soyons fous — on pourrait juste avoir été chef de projet PowerPoint, dans un open space dublinois à côté de la machine à granola ? 👀
Dans cet article, on va démonter pièce par pièce ce mythe du logo-Graal.
Pas pour clasher gratuitement (enfin si, un peu), mais parce qu’il est temps de remettre les compétences réelles au centre et de sortir du délire collectif où un badge d’entrée chez Google suffit à transformer un humain normal en expert multi-disciplinaire qui vend des formations à 2.497 euros.
🧱 Le syndrome du logo : ou comment un nom de boîte remplace toute compétence
Tu sais ce que c’est le syndrome du logo ? C’est un peu comme coller une étiquette “Ferrari” sur une tondeuse à gazon et croire qu’elle va battre Verstappen à Monaco. Pourtant, dans le monde merveilleux de LinkedIn, cette logique fait foi. Si t’as un logo Google, Apple ou Meta sur ton CV, tu es automatiquement perçu comme un génie du digital, un stratège visionnaire, un gourou de la data. Même si ton poste chez Google, c’était “assistant junior onboarding RH intérimaire non cadre”.
Ce syndrome-là, il repose sur une croyance aussi tenace qu’injustifiée : le nom de la boîte vaut plus que le boulot qu’on y a fait.
Et ça, ça méritait bien une autopsie.
🪄 Le fantasme collectif autour de Google
Google, c’est pas juste une entreprise. C’est une mythologie. C’est l’Olympe du dev, le Mont Fuji du marketing digital, le Saint Graal de tout stagiaire en quête de validation sociale. Dès qu’on dit “Google”, les yeux brillent, les cerveaux projettent et les likes pleuvent.
Parce que Google, c’est cool.
C’est les bureaux colorés, les buffets à volonté, les sièges ergonomiques avec des noms comme “KinéZen 9000”, les brainstormings sur des poufs en forme de fruit, sans oublier les baby-foots !
C’est aussi les conférences internes ultra stylées où quelqu’un en hoodie t’explique comment il a optimisé un algo pour sauver 1.500 millisecondes sur la recherche YouTube.
Bref, bosser chez Google, dans l’imaginaire collectif, c’est avoir été touché par la grâce algorithmique, genre Moïse qui redescend du mont Data avec les tables du PageRank.
Mais voilà, dans la vraie vie, c’est rarement aussi sexy.
🤷 La réalité souvent moins sexy
Parce qu’il faut le dire : tous ceux qui ont mis “Google” sur leur CV n’étaient pas forcément en train de tweaker les lignes de l’algorithme de recherche entre deux cafés matcha. Non. Pour beaucoup, c’était plutôt :
support client dans un call center à Dublin,
commercial junior pour vendre de l’Ads à des PME moldaves,
stagiaire en communication interne (oui, même chez Google, il faut des gens pour faire la newsletter RH),
ou encore, le fameux “associate product strategy analyst junior” — titre plus long que le stage lui-même.
Et le pire ? C’est que ça marche. Sur LinkedIn, la distinction entre “j’ai bossé chez Google” et “j’ai bossé dans Google” (en périphérie, dans une agence partenaire, ou même dans un prestataire sous-traitant) est aussi floue qu’un plan de communication en fin d’année fiscale.
T’as fait trois mois d’intérim chez un prestataire tech de Google ? → “Ex-Google”
T’as géré un compte SEA avec un compte manager Google au téléphone une fois par mois ? → “Collaboration avec Google”
T’as mangé un cookie dans leur cantine lors d’un meet-up ? → “Expérience en immersion chez Google” 🤡
C’est un peu comme dire que t’as été mécano chez Ferrari et que donc, tu peux prétendre au titre de champion du monde de F1. Bah non mon grand. Changer les pneus, c’est pas piloter. Et faire un reporting SEA, c’est pas être le roi du référencement.
Le problème, c’est que tout ça est entretenu volontairement. Parce que ça vend. Et ça impressionne.
💼 Comment “ex-Google” devient un produit marketing
À ce stade, t’as compris : bosser chez Google, c’est pas une compétence en soi. C’est un contexte. Une ligne sur un CV. Une anecdote de machine à café. Mais sur LinkedIn, cette ligne devient une licence pour vendre du vent — avec la bénédiction de l’algorithme.
Parce que les “ex-Google” ne s’arrêtent pas à te dire qu’ils ont bossé là-bas. Non, ils ont transformé ce passé (souvent flou) en produit d’appel. En aimant à clics. En certification auto-délivrée. Le logo est devenu leur USP. Leur tunnel d’acquisition. Leur preuve sociale.
Et le pire ? Ça marche.
🧲 Le tampon magique sur le personal branding
T’as remarqué ? Tous les “ex-Google” ont le même starter pack :
Une photo de profil avec un sourire légèrement supérieur, genre “j’ai vu des choses que tu ne comprendrais pas”
Une bannière LinkedIn avec le logo Google (souvent flouté artistiquement, mais quand même bien visible)
Un pitch ultra rôdé du style : “Après 4 années chez Google, j’ai décidé d’aider les entrepreneurs à scaler leur business grâce à une méthode issue des plus grandes équipes de la tech.”
Spoiler : la “méthode”, c’est généralement une feuille Notion, deux dashboards Google Ads, et une slide Canva avec le mot “growth” écrit en police Montserrat.
Mais grâce au logo, tout passe. On imagine immédiatement des process secrets, des hacks d’élite, des frameworks testés sur des milliards de données.
Alors qu’en réalité, c’est souvent le recyclage d’un how-to chopé sur un blog en 2016.
Là où c’est fort, c’est que le branding “ex-Google” ne vend pas des compétences. Il vend une promesse de compétence. Un peu comme si un mec qui a bossé chez IKEA venait te dire qu’il est architecte d’intérieur parce qu’il sait monter une étagère Billy sans notice.
💸 Des formations en ligne au prix de l’immobilier parisien
Ah, les formations. Ce doux eldorado de l’économie de la promesse.
C’est là que l’étiquette “ex-Google” passe en mode turbo. Plus besoin de CV, plus besoin de preuve. Le storytelling fait le boulot. Et derrière, t’as une landing page bien léchée, un décompte en rouge qui te hurle “Plus que 2 heures avant la fermeture définitive des inscriptions (ou jusqu’à la prochaine promo vendredi)”, et une promesse :
“Apprends en 6 semaines ce que j’ai mis 4 ans à apprendre chez Google.”
(Indice : il n’a rien appris chez Google, mais passons.)
Et pour la modique somme de 1.500, 1.997 ou 2.497 euros, tu peux rejoindre l’élite.
Tu auras accès à :
des modules vidéo tournés dans sa cuisine en mode “webcam tremblante + micro-cravate Amazon”
un groupe Discord avec 14 autres élèves paumés qui s’appellent tous Kevin
un livret PDF intitulé “Mon plan Google™ en 6 étapes” (spoiler : y’a ni Google, ni plan)
Et surtout : tu n’auras aucun support personnalisé, aucun feedback réel, aucune confrontation au terrain.
Mais tu auras la satisfaction d’avoir “appris les secrets de Google” de la bouche d’un mec qui n’a jamais vu le code source d’une feature, mais qui sait très bien gérer un funnel d’inscription sur systeme.io.
C’est comme acheter une masterclass “devient astronaute” avec un gars qui a bossé à la cafétéria du CNES. 🧑🚀☕️
🎩 Le biais d’autorité : pourquoi ça marche (même sur toi, oui oui)
Tu crois que t’es au-dessus de ça ? Que ton esprit critique est affûté comme un couteau japonais en promo chez Nature & Découvertes ?
Eh ben non. Même toi, même moi, même tata Josiane. On s’est tous fait avoir au moins une fois par le biais d’autorité.
Ce petit raccourci cognitif bien vicieux qui dit :
“S’il a bossé chez Google, c’est qu’il sait de quoi il parle.”
Ce n’est pas de la naïveté. C’est de la programmation humaine. Et le marketing le sait très bien.
✨ L’effet “halo” et la psychologie cognitive à l’œuvre
Le cerveau adore aller vite. Il est flemmard par nature. Donc, quand il croise un mot comme “Google” dans une bio, il ne demande pas de preuves, il fait une association automatique :
Google = excellence
Cette personne a bossé chez Google = elle est excellente
Donc tout ce qu’elle dit est sûrement excellent
Et là, sans t’en rendre compte, t’es dans le tunnel de conversion émotionnel. Tu likes son post. Tu t’abonnes à sa newsletter. Tu t’inscris à son webinaire gratuit “pour apprendre à optimiser ton mindset et ton taux de clic en même temps”.
Mais en vrai ?
C’est comme si tu pensais qu’un acteur porno peut te coacher sur les relations amoureuses sérieuses parce qu’il “a de l’expérience dans le domaine”. (Oui, j’ai osé.)
Le logo agit comme une cape d’invisibilité pour les red flags.
Tu ne vois plus les approximations, les généralités, les platitudes… Tu vois juste la lumière divine de la validation corporate.
👥 L’influence sociale et la peur de rater le train
Tu connais ce moment où tu vois passer un post LinkedIn qui dit :
“J’ai quitté Google pour suivre ma passion. Aujourd’hui, je gagne 10.000 par mois en aidant les autres à libérer leur potentiel.”
Le post a 1.842 likes, 267 commentaires, et tu te retrouves à penser :
“Bon… peut-être qu’il a un truc, quand même ?”
C’est pas de la logique. C’est de la pression sociale + FOMO (Fear Of Missing Out) = une potion magique qui transforme n’importe quel bullshit en opportunité en or.
Si tout le monde like, c’est que ça doit être vrai.
Si tout le monde s’inscrit, c’est que ça doit être bien.
Et si ça ferme ce soir à minuit “définitivement” (avec compte à rebours), alors je dois y aller maintenant, même si j’ai à peine compris ce que le mec vendait.
Le FOMO est l’arme préférée des faux gourous, surtout ceux qui brandissent une ancienne carte de visite estampillée Google.
Et la stratégie est rôdée :
Une success story calibrée pour activer tes frustrations (“je bossais 60h/semaine avant de tout plaquer pour faire du sens”)
Une communauté d’anciens élèves réunis en POD qui témoignent avec les mêmes mots (“j’ai enfin trouvé ma voie grâce à cette méthode”)
Une rareté artificielle (“il ne reste plus que 3 places et après, je ne referai jamais cette formation… sauf à la prochaine session”)
Et toi, tu regardes ça, tu hésites… puis tu cliques.
Tu veux pas passer à côté du secret d’un ex-Google, toi non plus.
🧙♂️ Les gourous post-Google : petite typologie non exhaustive
Après leur passage (réel ou fantasmé) chez Google, certains ne sont pas devenus meilleurs.
Ils sont devenus plus sûrs d’eux. Ce qui, en marketing personnel, est largement suffisant.
Voici donc quelques profils emblématiques qu’on croise souvent dans la jungle LinkedIn ou dans les tunnels de vente à 9 écrans.
🧘 Le “Neuro-hacker productif”
Ancien “exécutif chez Google” (il oublie de préciser que c’était via une ESN, en régie, pour un projet pilote jamais sorti), il se présente aujourd’hui comme expert en performance cérébrale.
Son mantra : “Ton cerveau est ton premier levier business.”
Ses outils : Notion, Google Calendar, respiration carrée, et des to-do list codées par couleur comme si ton cortex était un Rubik’s Cube.
Il vit à Bali (évidemment), commence ses journées à 5h du mat’ avec du journaling et des affirmations, et il ne jure que par la combinaison “cold shower + café au beurre de yak”.
Il te vend une formation à 1.997 euros pour apprendre à respirer mieux, planifier ta journée, et “atteindre un niveau de productivité inspiré des modèles de Google X”.
Fun fact : il confond souvent “dopamine” et “sérotonine”, mais personne ne relève parce qu’il met des slides avec des cerveaux en 3D et une musique épique en fond.
🎤 Le “Coach LinkedIn”
Lui, c’est un artiste. Un alchimiste du storytelling.
Il pourrait te faire chialer en racontant comment il a renversé son café un matin et que “ça lui a fait prendre conscience qu’il fallait oser rater pour mieux réussir”.
Applaudissements. 2.800 likes. “Merci pour ton authenticité 🙏”.
Il a “bossé chez Google”, et ça suffit pour qu’il t’explique maintenant comment devenir une marque personnelle puissante grâce à une stratégie de contenu basée sur :
Te livrer à moitié (mais jamais complètement)
Terminer chaque post par une question ouverte
Utiliser le mot “vulnérabilité” au moins une fois tous les 10 jours
Tu ne sauras jamais ce qu’il faisait vraiment chez Google.
Probablement du recrutement junior ou du support interne pour les RH. Mais ce n’est pas important, ce qui compte, c’est qu’il sache utiliser le mot “carrière” dans 100 % de ses phrases et qu’il t’invite à “ne plus te cacher derrière ton job”.
Il vend bien sûr une formation pour apprendre à… vendre une formation.
Avec des modules comme :
“Définir ta niche (même si t’en as pas)”
“Storyselling : comment raconter ton parcours pour créer une audience fidèle et monétisable”
“Mon hack perso pour atteindre 3.000 abonnés sans pub” (indice : liker les posts des autres comme un forcené)
C’est un peu comme si un mec qui a été figurant dans un film Marvel t’expliquait comment devenir super-héros. 🦸♂️
🧪 Le “Growth Hacker illuminé”
Ce spécimen-là est le plus insaisissable.
Ancien “Growth chez Google” (en vérité : il gérait un compte Ads dans une agence partenaire à Nantes), il s’est réveillé un matin avec une révélation cosmique sur l’algorithme. Depuis, il parle de scalabilité organique, boucles virales et stack mental de l’hypercroissance comme s’il venait d’être recruté chez OpenAI pour réécrire Internet.
Il est persuadé qu’il a percé les secrets de l’algorithme Google… alors que même les ingénieurs de Google n’en ont qu’une vague idée.
Et son argument massue ?
“J’ai bossé chez Google. Je sais comment ça marche.”
(Comprendre : “J’ai vu une interface Google une fois.”)
Il t’explique que le SEO est mort, que le SEA, c’est surfait, que la vraie magie, c’est de ”hacker la perception cognitive de l’utilisateur en exploitant le micro-moment émotionnel”.
Traduction : il met un emoji feu dans le titre de son post et il te relance trois fois par DM après un opt-in.
Il vend des workshops en visio à 1.490 euros pour t’apprendre à pirater l’attention humaine, avec des slides noirs, des typos énormes en blanc, et des phrases comme “la croissance est un état d’esprit, pas un KPI”.
Son rêve ultime : faire une TEDx dans une salle vide, en expliquant que “les vrais leviers de croissance sont intérieurs”. Et il le fera. Tu verras.
🎯 Conclusion : t’as peut-être bossé chez Google, mais t’es peut-être juste bon pour Google Docs
Alors voilà.
T’as bossé chez Google ? Cool. Félicitations. C’est sûrement une belle expérience, un environnement stimulant, des process intéressants, des collègues brillants, et peut-être même un bon granola bio à la cafét’.
Mais pardon : ça ne fait pas de toi un expert en SEO. Ni en SEA. Ni en stratégie. Ni en croissance. Ni en psychologie. Ni en développement personnel.
Ça fait juste de toi quelqu’un qui, un jour, a bossé chez Google.
C’est tout.
Le reste, c’est du packaging narratif. Du personal branding sous stéroïdes.
Un peu comme si un ancien vendeur de chez Decathlon t’expliquait comment devenir champion olympique, parce qu’il a rangé des haltères pendant six mois.
Et attention, hein : si tu pensais que ce phénomène était réservé à Google, rassure-toi : NON.
Ça marche aussi très bien avec :
les “ex-Facebook” qui t’expliquent comment “engager une audience grâce à la data émotionnelle”.
les “anciens d’OpenAI” (traduire : ils ont maté un replay sur YouTube) qui balancent des formations pour “penser comme l’IA” et se couronnent “prompt engineers” à la première ligne bien indentée.
et demain, ce sera peut-être les “ex-Amazon” qui vont t’apprendre à optimiser ton sommeil grâce à des process logistiques.
Le logo, c’est la nouvelle carte de visite.
La compétence ? Optionnelle.
Les gens te vendent de la “valeur issue de leur expérience Google” (ou Meta, ou OpenAI), mais la seule chose qu’ils savent vraiment faire, c’est utiliser une interface, balancer deux buzzwords, et enregistrer un carrousel LinkedIn qui répète “la vraie valeur, c’est le mindset”.
Et encore.
Alors pour finir, un petit rappel utile, à ressortir quand tu croises un ex-Google (ou ex-Facebook, ou ex-OpenAI) qui t’explique qu’il a “compris les coulisses” du digital :
🛠️ Tu peux être mécano chez Ferrari sans jamais être pilote.
Et ce n’est pas parce que t’as changé une roue que t’es prêt pour le Grand Prix.
🚫 Arrêtons de sanctifier les logos. Valorisons le taf. Le vrai. Celui qui se voit dans les résultats, pas dans la signature mail.
Et si tu veux vraiment apprendre le SEO, le SEA, ou n’importe quoi d’autre…
Évite les ex-machin qui vendent du rêve.
Cherche ceux qui font le boulot. Tous les jours. Même sans toboggan au bureau. Ceux-là ne postent pas beaucoup sur LinkedIn : ils n’en ont pas le temps !